« On connaît sa trajectoire : de ses débuts fulgurants à Buenos Aires, en 1976, où sa virtuosité éblouissante le feront devenir une star à 18 ans, en passant par son arrivée en France aux côtés d’Astor Piazzolla, à peine un an plus tard, on l’a suivi ensuite dans ses rencontres avec les plus grands musiciens de jazz européen, on l’a découvert chef d’orchestre, on l’a remarqué compositeur pour divers orchestres à travers le monde, ainsi que pour le cinéma et la danse.
Toutes ces expériences nourrissent ses concerts actuels où se mêlent écriture savante et improvisations explosives. Le mariage inventif d’une « musique populaire de chambre » exigeante et d’un rock dépoussiéré, fougueux et irrévérencieux.
Entouré de musiciens hors pair, qu’il se produise en sextuor ou en trio, ses créations au Théâtre de la Ville (Paris) démontrent que l’on peut abolir les genres et les catégories, et prouvent qu’il y a bel et bien une « musique de Tomás Gubitsch », tout court.
Bien que Tomás soit considéré comme l’un des phares du tango actuel, son univers musical s’étend bien au-delà de toute forme de régionalisme. Pour preuve, le tout nouveau trio “Surel, Segal & Gubitsch”, aussi inclassable, imprévisible et riche que les parcours des trois virtuoses que le constituent. »
Tomás Gubitsch est né en 1957 à Buenos Aires.
À 17 ans, il est un virtuose de la guitare et devient une « rock star » en Argentine où les concerts du groupe Invisible – avec Luis-Alberto Spinetta – rassemblaient plus de 12 000 spectateurs.
Parallèlement, il intègre des groupes de tango contemporain avec Rodolfo Mederos. Tomás n’a que 19 ans lorsque Ástor Piazzolla lui demande de faire partie de son groupe pour sa tournée européenne en 1977, en pleine période totalitaire. Circonstances historiques qui conduisent Gubitsch, à l’issue de cette tournée, à décider de s’installer à Paris, où il étudie et joue avec Gustavo Beytelmann, avec qui – en compagnie, entre autres, de Juan-José Mosalini au bandonéon – il enregistre le disque « Tango Rojo ». En 1980, Tomás commence a se produire et enregistrer sous son propre nom. Ses disques, notamment ceux réalisés avec le duo Gubitsch-Caló, puis avec le Tomás Gubitsch Trio, ont été régulièrement récompensés par les plus hautes distinctions de la presse spécialisée. Il a participé, au sein de ces formations, à de nombreuses tournées, festivals internationaux et concerts durant plus de quinze années.Outre cette longue collaboration avec Osvaldo Caló et Jean-Paul Celea, il enregistre et/ou compose pour plus d’une cinquantaine d’albums avec, entre autres :
Stéphane Grapelli, Michel Portal, Steve Lacy, Glenn Ferris, Jean-François Jenny-Clark, etc., en ce qui concerne le jazz européen,
Pierre Akéndéngué, Mino Cinélu, Nana Vasconcelos et David Dorantes, pour ce qui est des « musiques du monde »,
Luc Ferrari ou Jean Schwarz, pour ce qui touche à la musique contemporaine…
Ses activités d’arrangeur et de compositeur l’ont fait côtoyer les solistes de l’Opéra de Paris, l’Orchestre de Bretagne, l’Orchestre de Rouen, L’Orchestre National de Sofia, New Japan Philarmonic Orchestra, l’Orchestre Philharmonique de Liège, Chamber Orchestra Musica Vitae (Suède), etc.
Son Concerto pour Trio et Orchestre – commande de l’État – a été le sujet principal de Diálogos, film réalisé par Frank Cassenti illustrant le parcours de Tomás Gubitsch et diffusé sur France 3.
Sans délaisser la création strictement musicale, il s’intéresse également aux expressions trans-disciplinaires, et commence à composer pour le théâtre, la danse et le cinéma.
Tomás décide alors de cesser son activité de guitariste pour se dédier entièrement à la composition et à la direction d’orchestre. Expérience quelque peu hors normes, SANS CESSE – « un opéra-ballet improbable… » comme Gubitsch s’amuse à le décrire – a été créé avec une cinquantaine de chômeurs et RMIstes dans les rôles principaux… Conçu en collaboration avec le chorégraphe Didier Silhol, le spectacle a réuni plus de 100 personnes sur scène (avec, entre autres, l’Ensemble – Orchestre de Basse-Normandie sous la direction de Dominique Debart, le Quatuor Cenoman et Sax 4, des solistes venus de l’univers du jazz et du rock, un ensemble de cuivres de l’ENM du Mans…).
Le CD Sans cesse (suite… – issu de l’événement cité précédemment – ainsi que Songs of innocence ont obtenu les CHOCS de Jazzman et du Monde de la Musique, et les ffff deTélérama.
Parmi ses compositions, citons le « Concerto pour 4 Contrebasses et Ensemble » (Commande de l’État créé a Caen l’année dernière, « Distances » (pour sax soprano et orchestre) crée en octobre 2001 et une série de pièces de musique de chambre incluant le saxophone – « Igen », « Monodrame, triptyque en 5 mouvements. Et plus si affinités », etc. – (commandes du CNR de Nancy), « Au lieux dit, la mi-temps » – une pièce dont le principe d’écriture est que la composition musicale et dansée structurent simultanément la chorégraphie – conçu avec Didier Silhol et créée à La Biennale de la Danse de Val de Marne, et le « Cacerolazo Concerto », pour bandonéon, guitare et quintette à cordes (création mondial au Rheinisches Musikfest), « Preludio para la siesta de un fauno (revisited) » —création 2009 à « Villa Ocampo », Buenos Aires—, « Ecos de la ciudad herida » (double concerto pour guitare électrique, bandonéon et orchestre) —création 2010 à Liège, Belgique—, « In a tango state of mind » (concerto pour accordéon et orchestre à cordes-) —création 2011 à Växjö, Suède—, « Rumeurs », pour cent instruments (commande du CRR de Strasbourg), etc.
Finalement, il a repris la guitare… à moins que ce ne soit la guitare qui l’ait repris… Tomás enregistre avec Osvaldo Caló, Juanjo Mosalini, Sébastien Couranjou et Éric Chalan le CD + DVD « 5 » (Le Chant du Monde • Harmonia Mundi).
2012 : sortie de son nouvel album, « Ítaca », dont il joue toujours les compositions sur scène avec son Trio – Éric Chalan (contrebasse), Juanjo Mosalini (bandonéon) et lui-même (à la guitare éclectique) – et création de son nouveau spectacle en sextuor « Le tango d’Ulysse » (créé en 2012 au Théâtre de la Ville).
En 2014, il revient au Théâtre de la Ville pour présenter le volet central de son tryptique odysséen : « Todos los sueños, el sueño », partageant la scène avec son sextuor : à ses partenaires habituels, Juanjo Mosalini et Eric Chalan viennent se joindre trois solistes de l’univers « classique » (mais pas que…), Sébastien Surel (violon), Marc Desmons (alto) et Lionel Allemand (violoncelle).
C’est également en 2014 que voit le jour un nouveau trio parfaitement inclassable, « Surel, Segal & Gubitsch ». Trois personnalités aussi singulières que peuvent l’être celle de Sébastien, Vincent et Tomás, réunies autant par leurs multiples territoires musicaux communs que par leurs différences et spécificités.
Leur répertoire, essentiellement leurs propres compositions, laisse également une place à des versions de pièces, entre autres, d’Hermeto Pascoal, Thelonius Monk ou Charlie Chaplin.
La deuxième saison (2014/2015) de la résidence de Gubitsch au Théâtre des Bergeries, à Noisy-le-Sec, a été consacrée à la création du tout nouveau spectacle de ces trois virtuoses.
2016 : Tomás conclue le triptyque du « Tango de Ulises » au Théâtre de la Ville en réunissant deux trios, celui qu’il partage avec Juanjo Mosalini et Eric Chalan et celui qu’il forme avec Sébastien Surel y Vincent Segal, avec la participation des membres de son premier trio, Osvaldo Caló (piano) y Jean Paul Celea (contrabajo).
2019 : sortie de l’album « Camara Pop » du trio Surel, Segal & Gubitsch (Zamora Productions).